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réflexions
La belle-mère de Simon | Marc 1, 29-31
29 Aussitôt, ils sortent de la synagogue, ils viennent dans la maison de Simon et d’André avec Jacques et Jean. 30 La belle-mère de Simon est étendue, fièvreuse. Aussitôt, ils lui parlent d’elle. 31 Il s’approche la réveille en saisissant sa main la fièvre la laisse...et elle les servait !
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35 Comme il parlait encore, ils viennent de chez le chef de la synagogue. Ils disent :
« Ta fille est morte ; pourquoi fatiguer encore le Maître? » 36 Mais Jésus capte la parole qu’ils ont dite. Il dit au chef de la synagogue : « Ne crains pas. Crois seulement. » 37 Il ne laisse personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques. 38 Ils viennent au logis du chef de la synagogue. Il aperçoit un tumulte : ils pleurent, ils crient force alalas.39 Il entre et leur dit : « Pourquoi ce tumulte? Pourquoi pleurez-vous? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. » 40 Ils ricanaient contre lui. Mais lui les jette tous dehors. Il prend avec lui le père de l’enfant, la mère Et ceux d’avec lui, Et il pénètre où est l’enfant, 41 il saisit la main de l’enfant et lui dit : « Talitha qoum », ce qui se traduit : « Dresse-toi » 42 Aussitôt la fillette se lève et marche, car elle avait douze ans. Ils sont aussitôt stupéfiés d’une grande stupeur. 43 Il leur recommande beaucoup que personne n’en ait connaissance. Il dit de lui donner à manger.
Aussi dans : Matthieu 8, 14-17 | Luc 4, 38-41
Traduction utilisée pour l’analyse
Les Évangiles, les quatre, Matthieu, Marc, Luc, Jean;
Nouvelle traduction par soeur Jeanne d’Arc, op
Desclée de Brouwer, Paris, 1992
Réflexion
Nous sommes le jour du sabbat (1, 21), au sortir (1, 29) de la synagogue de Capharnaüm (1, 21). L’action se passe précisément dans la maison de Simon et d’André, son frère (1, 29). “Aussitôt” (1, 30) il y a dans cette maison une urgence. Simon, André, Jacques et Jean s’empressent d’alarmer Jésus, “ils lui parlent d’elle” (1, 30), la belle-mère de Simon “étendue et fièvreuse” (1, 30). Jésus ne lambine pas. Dans Marc on va d’ “aussitôt” en “aussitôt”. Dès que se manifeste un manque, un besoin, une urgence, Jésus répond en agissant immédiatement. “Il s’approche, la réveille en saisissant sa main”.
Juste avant notre passage, Simon, André, Jacques et Jean ont bien vu Jésus répondre à une urgence. “Aussitôt” dans la synagogue de Capharnaüm, le jour du sabbat, il avait libéré un lointain masculin (1, 23). Sans doute se sont-ils dit que Jésus pouvait sûrement maintenant répondre à une autre urgence, toujours pendant le jour du sabbat, mais cette fois dans leur maison (“de Simon et d’André”) pour une familière féminine, soit la “belle-mère de Simon”. Jésus est toujours aux aguets pour répondre à ceux qui ont besoin. “Aussitôt” qu’il est en présence d’un moins (un possédé à libérer à la synagogue en 1, 23, une fièvreuse à guérir à la maison (1, 30) il se met en service pour ressusciter cette situation et en faire un plus, peu importe que le problème à solutionner soit grand ou petit.
Ressusciter des situations n’est pas trop fort comme mot puisque le verbe employé pour guérir la pauvre fièvreuse est “réveiller” (1, 31) qui, en grec, est le même mot que ressusciter. En servant, comme il le fait, Jésus donne l’exemple et il ne sera pas surprenant de réaliser que la dame “réveillée” et remise debout, elle qui était “étendue” (1, 30) se mettra aussitôt comme lui au service des êtres présents, “elle les servait” (1, 31).
Le service, c’est grand. Le verbe grec employé en 1, 31 est “diaconein” d’où vient le mot diacre. Ce serait une grave erreur de limiter le sens du service suggéré à seulement un service ménager. Ce “diaconein” englobe tous les genres de services du plus noble au plus humble selon les talents de chacun. Pourquoi en faire des catégories qui laisserait suggérer qu’il vaut mieux tel service à tel autre service ? Il y a de la noblesse dans le fait de servir. Jésus en fait ici une promotion englobante dans un mouvement de vie (servir et être servi). Plus tard Jésus enseignera lui-même que le fils de l’homme est venu non seulement être servi mais aussi servir (Mc 10 , 45) (comme dans notre passage).
Jésus ressuscite le manque corporel de la belle-mère en lui rendant la santé et la belle-mère de Simon ressuscite réciproquement le manque corporel de ceux qui sont là dans la maison (faim et soif) en les nourrissant et les abreuvant.
Justement au sujet de la maison il y a l’ancienne maison (synagogue) et la nouvelle maison. Jésus, cette fois, sort de lui-même de la synagogue de Capharnaüm. Bientôt Marc dira non plus “la synagogue”, mais “leurs synagogues” (1, 39), car il soulignera ainsi l’écart qui se creusera de plus en plus entre Jésus et l’ancienne maison. Un jour viendra où Jésus sera même mis dehors de l’ancienne maison (synagogue). C’est alors que Jésus rassemblera, fera assemblée (1, 33) ailleurs, d’abord dans la maison de Simon et d’André (1, 29), puis devant la porte de leur maison (1, 33) et même “ailleurs” ensuite (1, 38). Faire assemblée se traduit en grec par le même verbe à partir duquel est construit le mot synagogue.
D’autre part, pour Jésus, servir, ce n’est pas que l’affaire du jour du sabbat, c’est tout le temps. Pour Jésus, servir ce n’est pas qu’une affaire de synagogue, mais partout dans une nouvelle maison, à la porte de la nouvelle maison, dans de nouveaux endroits.
Jésus a guéri deux fois en ce jour de sabbat. Il n’y a pas eu d’agressivité ouverte envers ces deux actions le jour du sabbat, mais ça ne saurait tarder. La belle-mère de Simon est donc le premier diacre, la première à servir. Ce passage nous suggère également que chaque être est appelé à répondre aux urgences de son ici-maintenant en ressucitant ces situations négatives pour en faire des situations positives. Tous dans leurs milieux respectifs avec leurs talents particuliers sont invités à embellir et enchanter la vie comme Jésus et la belle-mère de Simon l’a fait en ce début de la Bonne Nouvelle de Marc.
Jésus “s’ap-proche” (1, 31) de la belle-mère de Simon. Il s’est fait proche. Il a répondu aux proches qui lui demandait pour une de leur proche. On ne peut pas être plus présent que cela. C’est être responsable que de s’engager ainsi avec ses talents à répondre aux nôtres qui ont besoin, que de porter secours à ceux qui nous entourent. Aimer son prochain c’est être attentif à ses proches dans le besoin.
Mère Marie GÉRIN-LAJOIE disait que l’élite doit servir. On oublie trop souvent que le rôle du roi était de servir la veuve et l’orphelin, soit symboli-quement celle et celui qui sont sans ressources, qui sont seuls. On oublie trop souvent que le mot ministre veut dire serviteur, que ce soit ministre du gou-vernement civil ou ministre religieux. À notre baptême nous avons été nommés rois. Sommes-nous en service auprès des plus démunis proches de nous ?
Micho Lemieux | bibliste
Atelier biblique des 3B de la fondation la Présence
POÉSIE
Relève-toi !
La belle, la belle maman,
anxieuse pour les siens,
sortant d’une fièvre sans nom,
enleva ses vêtements de crainte,
posa le tablier sur ses hanches,
offrit à boire à celui,
Celui qui venait de lui dire
“N’aie pas peur, relève-toi,
Pierre et les autres te soutiendront
tout comme moi.
Vandière
arts visuels
« L’AUJOURD’HUI »
14/11/2011