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réflexions
La mère et les sœurs de Jésus | Marc 3, 31-35
31 Viennent sa mère et ses frères. Ils se tiennent dehors et envoient vers lui, pour l’appeler. 32 Une foule était assise autour de lui. Ils lui disent : « Voici ta mère, et tes frères, et tes sœurs, dehors, ils te cherchent ». 33 Il répond et leur dit : « Qui est ma mère, et mes frères ? » 34 Il regarde à la ronde ceux qui sont assis en cercle autour de lui, et dit : « Voici ma mère et mes frères : 35 qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi frère, et sœur, et mère !
Aussi dans : Matthieu 12, 46-50 | Luc 8, 19-21
Traduction utilisée pour l’analyse
Les Évangiles, les quatre, Matthieu, Marc, Luc, Jean;
Nouvelle traduction par soeur Jeanne d’Arc, op
Desclée de Brouwer, Paris, 1992
Réflexion
Juste avant ce texte de Mc 3, 31-35, « les siens sont venus se saisir de lui, car ils disaient : il déraisonne ». (Mc 3, 21) Marc précise dans le passage qui nous intéresse aujourd’hui que, « les siens », ce sont « sa mère, ses frères et ses SŒURS » (v 31-32). Il souligne deux fois que ceux-ci sont « dehors » (v. 31 et 32). Ils ne sont pas que « dehors » au premier niveau (spatial), ils le sont aussi au deuxième (compréhension). Eux, ils sont dans une dynamique habituelle qui repose sur des façons d’être enregistrées dans la raison, sur des manières de faire incrustées solidement dans ce que l’on trouve normal, sur un code de vie qu’on a adopté depuis fort longtemps et qui n’a jamais été changé. Jésus, lui, est dans une toute nouvelle dynamique qui est inhabituelle, déraisonnable, inconcevable, anormale . Vraiment on ne le reconnaît plus. Il a changé et il a besoin d’être ramené à l’ordre.
Dans la bible, Nouvelle Traduction on dit non seulement qu’ils sont « dehors », mais aussi qu’ils sont « debout » contrairement à la foule qui est « assise autour de lui » (v. 32). Ceux qui normalement sont les proches de Jésus par le sang sont loin de lui. Ils ont besoin de se faire proches en écoutant ce qu’il a à dire, en s’assoyant pour se rendre disponibles à ce qu’il a d’important à communiquer. Assis, c’est la position de ceux qui acceptent de se laisser instruire, qui se prédisposent à être enseignés, qui s’installent pour bien entendre et comprendre ce que Jésus a à dire. Après notre texte justement Jésus dira : « Entendez » (4, 3) Et il martellera aussi deux fois: « Qui a des oreilles pour entendre entende ! (4,9 et 23) Et il prévient même de prendre soin de la manière d’entendre, de la qualité d’écoute à viser. (4, 24) Pour le moment la mère, les frères et les SŒURS de Jésus (v. 32) restent debout dehors. (v. 31). Ils ne se risquent pas à intégrer la foule assise en cercle autour de Jésus. (v. 34) Même ils le font « appeler » comme s’il avait autorité sur lui et qu’ils ne voulaient pas pour le moment entrer dans son « cercle » (v. 34), se centrer sur sa véritable nouvelle identité.
Malgré tout « La mère, les frères et les SŒURS » (v. 32) de Jésus « viennent » (v. 31). Ils sont donc en marche ; ils font donc une dé-marche. Déjà ils sont mieux que ceux qui sont paralysés et qui ne font rien. Leur dé-marche en est une de re-cherche « ils te cherchent » (v32). Souhaitons qu’ils embarquent dans l’opportunité que leur offrira Jésus, qu’ils ne se contenteront pas seulement de venir au Jésus physique, mais aussi au projet de Jésus, qu’ils ne chercheront pas seulement le Jésus physique, mais aussi la profondeur et le sens du rêve de Jésus.
« Voici ta mère, tes frères et tes SŒURS. » (v. 32) Ce « voici » résonne comme un titre de gloire, de fierté, d’appartenance. « Voici » (v32) les êtres qui ont le plus d’importance pour tout être humain, ceux qui ont un lien sacré de sang. Dans sa réponse, Jésus ne les exclut pas, mais il souligne qu’il y a moyen d’être encore plus glorieux, qu’il y a un chemin qui peut apporter encore plus de fierté, qu’il y a une démarche ouvrant sur une plus grande appartenance encore. Cette manière nouvelle de faire, c’est d’être de sa famille deux fois, non seulement de sa famille de sang, mais aussi de sa famille de projet. Il propose à sa famille de sang d’embarquer aussi dans sa famille de réalisation du royaume ici-maintenant. Tout de suite après notre passage Jésus en parlera justement du royaume à plusieurs reprises (4,11.26.30)
« Voici ma mère et mes frères. » (v. 34) Jésus utilise le même « voici » pour solennellement présenter une solution non pas excluante, mais incluante. « Qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi frère, et sœur et mère ». (v. 35) Sa mère, ses frères et ses SŒURS sont invités à être doublement de sa parenté, une parenté de sang et une parenté d’Esprit. D’ailleurs, tout de suite avant l’arrivée de sa mère, de ses frères et de ses SŒURS, Jésus avait dit que le seul péché qui ne sera pas pardonné, c’est celui contre « l’Esprit » (3, 29), connaître la volonté de Dieu et ne pas agir en conséquence. Une pareille division au cœur de l’être humain ne peut que conduire à la maladie, à ne pas être « fort » (3, 27). Dans cette famille nouvelle on vise plutôt l’unité dans l’être et l’unité des êtres en « se rassemblant » (3, 20) et non en « se divisant » (3, 24 ; 3, 25; 3, 26).
La volonté de Dieu, c’est que nous soyons productifs, que nous portions du fruit. Tout de suite après avoir suggéré cette nouvelle appartenance familiale Jésus enseigne comment se vit l’application de la volonté de Dieu. Entendre la parole, la volonté de Dieu et l’accueillir avec une mesure de qualité (4,24). Être de la bonne terre qui produit, multiplie, porte du fruit (4, 20) Recevoir de Dieu l’appui pour aller jusqu’au bout de cet engagement dans sa famille agrandie. « À celui qui produit, on donnera ; mais celui qui ne produit pas, on lui reprendra ce qu’il avait ». (Mc 4, 25 traduction de la Bible des peuples) Peu de traducteurs emploient le verbe produire dans ce passage qui est bien mystérieux lorsqu’on traduit par le verbe avoir. Cependant par le contexte nous réalisons que tout l’esprit de ce bout d’évangile est dans l’axe de la production de fruits. Cette façon de traduire le verbe grec échô est beaucoup plus logique et pleine de sens.
« Les siens » (Mc 3, 21), la famille de sang de Jésus, ont-ils réussi à « se saisir de lui » (Mc 3, 21) ? Non. Ont-ils intégré la famille agrandie proposée par Jésus ? Sont-ils devenus des producteurs de fruits du royaume ici-maintenant ? Pourquoi pas ? Au lieu de saisir le Jésus physique, peut-être ont-ils saisi le Jésus projet, le Jésus intérieur ?
Micho Lemieux | bibliste
Atelier biblique des 3B de la fondation la Présence
POÉSIE
Mère porteuse d’éternité
qui es-tu
au milieu de la foule
si ce n’est le ciel
qui te donne la terre ?
Tout être
qui se plaît à aimer
en dehors comme au
dedans de lui-même
trace la route des immortels.
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arts visuels
« L’AUJOURD’HUI »
08/01/2012