logiciels compatibles | apple safari | google chrome | firefox
logiciels compatibles | apple safari | google chrome | firefox
réflexions
logiciels compatibles | apple safari | google chrome | firefox
réflexions
Des femmes nombreuses | Matthieu 27, 55-56
55 Il y avait là des femmes nombreuses : à distance, elles regardaient. Elles ont suivi Jésus depuis la Galilée, pour le servir.
56 Parmi elles, Marie la Magdaléenne, Marie la mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Traduction utilisée pour l’analyse
Les Évangiles, les quatre, Matthieu, Marc, Luc, Jean ;
Nouvelle traduction par Sœur Jeanne d’Arc, op ;
Desclée de Brouwer ; Paris ; 1992.
RÉFLEXION
Synoptiques
Ressemblances
Ce texte que nous explorons aujourd’hui tire son origine entièrement de l’Évangile de Marc. Ici les deux versets de Matthieu sont presque identiques à Mc 15, 40-41. Cependant, contrairement à Luc, Matthieu n’a rien retranché. Luc, lui, n’a en effet que très peu gardé du texte d’origine et de sa saveur totalement féminine. En effet les femmes qui se tenaient à distance chez Mc et Mt deviennent « tous ceux qui connaissaient Jésus ». Ainsi Luc ne « varlope » pas les hommes. Selon son habitude il manifeste beaucoup de délicatesse comparativement aux deux autres synoptiques.
Différences
Toutefois Matthieu se différencie tout de même par quatre toutes petites modifications apportées au texte de Marc. La première est celle-ci : Marc dit que lorsque Jésus « était dans la Galilée les femmes le suivaient et le servaient » (Mc 15, 41) alors que Matthieu, lui, dit que « les femmes l’ont suivi depuis la Galilée pour le servir ». La deuxième différence est que la troisième femme chez Marc est nommée : « Salomée » (Mc 15, 40) tandis que chez Matthieu elle est « la mère des fils de Zébédée ». La troisième modification est que Matthieu a enlevé « le petit » pour Jacques peut-être parce que ce Jacques est bien connu de l’auditoire juif du scribe Matthieu. Ce Jacques n’a pas besoin d’un surnom pour le différencier de l’autre Jacques, un des deux fils de Zébédée, deux personnages que Matthieu ne nomme pas ici par leur prénom, mais par leur filiation à leur père Zébédée. Enfin la quatrième modification est que, contrairement à Marc qui termine en racontant qu’il y a « beaucoup d’autres femmes qui sont montées avec lui à Jérusalem », Matthieu, lui commence tout de suite son passage en soulignant les « nombreuses femmes » là « à distance ».
Contexte
Notre texte tout féminin pluriel est encadré très proche par deux contextes à saveur masculine, au pluriel pour l’un et au singulier pour l’autre… deux interventions humaines d’un donnant à un recevant sur le plan horizontal.
Contexte avant proche
En effet juste avant notre texte le chef de cent, un étranger romain sans nom et « ceux qui, avec lui, gardent Jésus » après avoir assisté à la scène rendent hommage en paroles à Jésus en disant de lui : « Pour de vrai, il était Fils de Dieu, celui-ci ! » (27, 54) Remarquons le pluriel de ceux qui proclament Jésus Fils de Dieu, alors que chez Marc et chez Luc, ce n’est que le centurion qui s’exclame. (Mc 15, 39 et Lc 23, 47)
Contexte après proche
D’autre part, juste après nos deux versets, un riche d’Arimathie du nom de Joseph, un singulier familier, lui, puisque « disciple » de Jésus, rend hommage lui aussi à Jésus non par des paroles, mais par une Œuvre de miséricorde importante, soit de lui permettre une sépulture honorable et de plus dans un « sépulcre neuf qu’il a taillé dans le roc ». (27, 60) Matthieu est le seul des trois synoptiques à raconter que le sépulcre est neuf. (Mc 15, 46 et Lc 23, 53)
Notre tout petit texte, à saveur toute humaine, est également enclavé un peu plus loin par du spectaculaire divin à la manière toute spéciale de Matthieu. Nous assistons, à ces moments-là, à des interventions, cette fois, à la verticale, d’en haut vers en bas.
Contexte avant un peu plus loin
En effet Matthieu, à la mort de Jésus, fait trembler la terre au point où les rochers se fendent et les tombeaux s’ouvrent, des saints trépassés en sortent etc. Il est le seul à ainsi insérer du spectaculaire divin « presqu’hollywoodien ».
Contexte après un peu plus loin
Et, après notre texte, à la résurrection de Jésus, Matthieu recommence à faire trembler la terre. De plus son ange à lui, il le fait descendre du ciel pour rouler la pierre qui bloque l’entrée du tombeau et même s’asseoir dessus. Il est spectaculairement lumineux cet ange et les gardes le voyant tressaillent d’effroi et devinrent comme morts. D’ailleurs les gardes, c’est aussi un des rajouts de Matthieu qu’on ne trouve pas, ni chez Marc, ni chez Luc.
Les femmes
En général
Immédiatement au début de notre petit passage tout au féminin Matthieu, contrairement à Marc, s’empresse de souligner tout de suite qu’elles sont « nombreuses », les femmes, là « à distance » du crucifié nous laissant nous questionner à savoir : Mais où sont donc, eux, les nombreux hommes qui ont aussi suivi Jésus depuis la Galilée ? Matthieu a le sens du théâtral. Il ne manque pas de nous donner l’heure juste en créant un écart entre ce qui se passe quantitativement du côté féminin en comparaison de l’absence, quantitativement, de personnages masculins aux derniers moments de Jésus. Nous constatons que le maître est abandonné par presque la totalité de ses disciples masculins, sauf Joseph d’Arimathie. Si les hommes sont absents les femmes, elles, sont bien présents. Elles sont là « à distance » parce que « le chef de cent et ceux qui, avec lui, gardent Jésus » assurent l’ordre et tiennent à l’écart les spectatrices présentes. Si elles paraissent spectatrices extérieurement, elles sont actives intérieurement observant les moindres détails pour être prêtes à servir. Il y a longtemps qu’elles s’exercent fidèlement à servir le maître. De plus comme nous l’avons déjà dit Matthieu souligne qu’elles sont expressément montées de la Galilée à Jérusalem pour le servir. Aux premières loges elles sont attentives à bien voir ce qui se passe. Elles sont là comme la panthère immobile, qui surveille, elles sont prêtes dès qu’il le faudra à passer à l’action pour répondre à toute urgence. D’ailleurs Matthieu modifie le texte de Marc où les femmes suivaient et servaient Jésus « quand il était dans la Galilée ». Pour sa part il souligne plutôt que les femmes sont expressément montées de la Galilée à Jérusalem pour ça : le servir.
En particulier
Non seulement Matthieu nous incite à nous demander où sont les hommes, mais aussi il pallie à l’absence du trio masculin omniprésent d’habitude, mais absent au moment le plus important. Mais où sont Pierre, Jean, Jacques ? Il les remplace donc comme Marc par un trio féminin : « Marie la Magdaléenne, Marie la mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée ». Les trois leaders masculins sont remplacés par trois leaders féminins.
Premier personnage féminin
Notre premier personnage se nomme Marie, comme la deuxième, mais ce qui la différencie de l’autre, c’est qu’elle est magdaléenne, de Magdala, petit village de Galilée. Rien de plus ! Mais on devine qu’elle est avec les deux autres le leader de toutes ces femmes puisqu’elle est nommée toujours en premier dans les trois apparitions de son nom chez Matthieu comme chez Marc. Dans l’Évangile de Matthieu rien de négatif n’est dit sur sa réputation. Son leadership est teinté de fidélité, de durée, de présence et de service. Notre verset 56, du chapitre XXVII de Matthieu est la première des trois apparitions de son prénom. Avant elle n’apparaît à aucun moment dans l’Évangile de Matthieu.
Deuxième personnage féminin
Notre deuxième personnage se nomme également Marie. Elle est toujours là avec Marie la Magdaléenne. Elle est la mère de Jacques et de Joseph. Elle est bien connue de l’auditoire de Matthieu, avec ses deux fils, cousins de Jésus. Tellement bien connue que, parlant de Jacques, Matthieu n’a pas besoin de le surnommer « le petit » comme le fait Marc pour le différencier de Jacques le fils de Zébédée. Ses deux fils, où sont-ils ? Absents ! Elle, au contraire est toujours là. Ont-ils eu peur ? Elle, elle est courageuse et se moque des dangers. Suivant et servant Jésus depuis la Galilée elle en a vu de toutes les couleurs pendant ce long périple. D’habitude ses deux fils sont près d’elle pour la protéger, en ce moment les femmes nombreuses qu’elle mène avec les deux autres sont abandonnées des hommes. Étant la tante de Jésus elle est proche de lui deux fois non seulement parce que parente, mais aussi parce que disciple d’exception comme La Magdaléenne que François nomme apôtre.
Troisième personnage féminin
Le dernier membre de notre trio féminin est la mère des fils de Zébédée. Contrairement à Marc, qui la nomme Salomé, Matthieu ne la nomme pas par son nom, mais par son faire, celui de maman de deux célèbres apôtres, Jacques et Jean. Matthieu est le seul à employer cette expression « la mère des fils de Zébédée » Il le fait deux fois ici en 27, 56 et en 20, 20. On se rappelle qu’à Jésus elle lui avait demandé les deux meilleures places assises dans son royaume pour ses deux fils, l’un à sa gauche et l’autre à sa droite. Jésus leur avait demandé s’il pouvait boire la coupe qu’il allait boire ? Ils avaient répondu : Nous pouvons. Et Jésus avait confirmé : « Ma coupe, vous la boirez. » 20, 23 Cependant ce n’est pas ce que nous constatons non loin de la croix la mère des deux fils de Zébédée est debout sans Jacques et Jean. Où sont-ils ?
Elle est là et c’est deux autres personnes, deux autres femmes, qui sont avec elle debout à distance. Avec Jésus elles boivent la coupe jusqu’au bout. Collaboratrices dans le service à rendre à Jésus, ce pourquoi elles l’ont suivi depuis la Galilée, elles attendent pour voir. Elles ne comprennent pas, mais laissent la porte ouverte à l’impossible. Elles observent et même si tout est embrouillé dans leur tête avec leur cœur elles laissent place à l’impensable.
Micho Lemieux | bibliste
Atelier biblique des 3B de la fondation La Présence
mardi 15 août 2017
POÉSIE
Femme,
Épouse du pouvoir,
Tu as osé
Prendre la parole
Pour dire
La voix du cœur.
À cause d'un rêve
Tu as su pour ce juste
Mais personne n'a cru
Ton propos
Alors aujourd'hui encore
On raconte ton courage
Et la lâcheté de ce Pilate.
Vandière
arts visuels
« L’AUJOURD’HUI »